vendredi 3 octobre 2008

Et vous, vous faisiez quoi il y a 20 ans ?

Ce n’est pas facile de répondre avec précision à cette question, sauf quand il s’agit d’une date qui vous a particulièrement marqué.
C’est le cas aujourd’hui, avec les inondations de Nîmes.
Ce jour-là est toujours bien gravé dans ma mémoire.
Il y a donc 20 ans jour pour jour, on était un lundi matin ordinaire : mon père était à Prisunic, à Nîmes, ma mère avait déposé Annick à l’arrêt de bus pour aller au collège, et j’étais à l’école du village, et Johanne devait partir en classe verte.

Sauf que ce jour-là, Nîmes a connu de très graves inondations. Annick est revenue sans avoir eu cours, Johanne n’est pas partie en classe verte, et ma mère ne nous a pas remises à l’école l’après-midi.
Comme elle travaillait ce jour-là, elle nous a donc laissées toutes les trois chez ma grand-mère paternelle, à deux pas de son magasin.

Cette dernière écoutait la radio, pour se tenir au courant. Des informations souvent contradictoires circulaient. Certains parlaient de centaines de morts, emportés par le débordement du Cadereau, d’autres racontaient les voitures charriées par des torrents d’eau et de débris.
Au fil du temps, je sentais l’angoisse monter. Mon père n’était toujours pas rentré du travail et nous n’avions aucun moyen de le contacter : il n’a pas de téléphone portable aujourd’hui, alors à l’époque, vous imaginez le topo.

Finalement, plus de peur que de mal pour nous : il avait bien vu que l’eau montait, en se rendant au travail aux aurores. Il s’était donc garé dans une autre rue que sa rue habituelle, une rue plus en hauteur. Au cours de la matinée, il avait d’ailleurs déplacé plusieurs fois la voiture pour être sûr qu’elle reste à l’abri.

Mon mari, quant à lui, vivait à Nîmes même. Il était le premier à partir de chez lui pour se rendre au lycée à pied, et s’est fait gronder par sa mère en revenant quelques minutes plus tard, parce qu’il prétendait ne pas pouvoir accéder au lycée Montaury : la route était coupée par un torrent. Finalement, il avait bien raison, et toute sa famille est restée chez elle.

Quelques jours plus tard, Annick est revenue du collège avec un jogging flambant neuf, qui faisait partie des dons aux sinistrés, alors que nous n’avions pas été réellement victimes !

L’auteur de ce post a retrouvé des images d’archives des inondations de Nîmes. N’hésitez pas à y jeter un œil !
http://jiceycarina.midiblogs.com/archive/2008/07/11/inondations-de-nimes-1988-2008-bientot-20-ans-deja.html

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