vendredi 10 octobre 2008

Enfant précoce ?

Une petite copine de Rose est venue jouer à la maison cet après-midi. Elles sont dans la même classe, la petite section de l’école maternelle voisine. Et cette visite m’a fait me poser des questions : certes, au niveau affectif, ma fille a bien les préoccupations de son âge (jalousie envers sa petite sœur, difficultés à partager ses jeux, complexe d’Oedipe...), mais à part ça, elle se débrouille beaucoup mieux sur de nombreux aspects, du type acquisition du langage, capacité de raisonnement, reconnaissance des lettres, mémoire.
Je me demande si elle n’est pas un enfant précoce, comme moi. J’ai un peu cherché des informations sur ce sujet, et mes doutes ne se sont pas évanouis. J’en parlerai à la pédiatre début novembre, et on verra s’il est nécessaire d’en passer par une consultation d’un psychologue pour faire un test de QI.
Au bout de deux semaines d’école, la maîtresse avait déjà abordé mon mari pour lui dire que Rose n’aurait aucun problème pour suivre toute l’année, ce qui ne nous a jamais vraiment inquiété...

Ma propre précocité n’a pas été détectée avant le CM1 !!!
Et ceci, pour plusieurs raisons principales, dont le fait que l’on était beaucoup moins sensible au sujet à l’époque, et que personne chez moi n’était très axé sur les études.
En fait, nous n’avons appris que j’étais une enfant précoce que parce que je me suis retrouvée dans une classe mixte de CM1/CM2, et que l’institutrice s’est rendue compte que je m’en sortais mieux que tous les élèves de CM2. Quatre autres élèves ont sauté cette classe en même temps que moi. J’ai perdu de vue la plupart d’entre eux, mais je sais que l’une d’entre elle n’a pas eu le bac, ce qui n’est pas exceptionnel pour les enfants précoces, qui s’ennuient souvent, et finissent pas se dégoûter du système scolaire, parce qu’il ne leur correspond pas.

En lisant les sites spécialisés, je me rends compte que je correspondait tellement bien au profil type de l’enfant précoce ! J’ai demandé à apprendre à lire dès que ma sœur aînée l’a appris au CP, j’avais du mal à accepter l’échec, j’apprenais avec une facilité déconcertante. J’ai appris à lire très rapidement, et je me suis mise à lire les livres de bibliothèque verte d’Annick. Je me rappelle l’ennui que j’ai ressenti au CE1, face à mes camarades qui ne savaient toujours pas lire, qui butaient sur les mots. Et que dire de ces leçons qu’on rabâchait pendant une semaine, alors que j’avais déjà tout intégré en sortant de classe. Je récitais mes leçons tout en faisant des acrobaties sur mon canapé, parce que ça rajoutait de la difficulté.

Mais au niveau affectif, j’étais en retard, et j’ai eu du mal à me faire de vrais amis, jusqu’à mes années de classe prépa, où je me suis enfin retrouvée avec des filles qui avaient les mêmes préoccupations que moi, qui aimaient faire des quizzs géographiques, qui aimaient l’histoire...
J’ai même cru que je ne pourrais jamais connaître l’amour, et pourtant...
La copine qui m’a présenté mon mari m’a donné comme argument en sa faveur : « tu sais, il a fait une grande école d’ingénieur, et il a gagné le premier prix de version latine au concours général. » Là, respect, j’ai trouvé plus fort que moi !

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