lundi 22 septembre 2008

Vendanges en Yvelines, vendanges en Languedoc

Ca peut prêter à rire, mais en plein cœur des Yvelines, là où autrefois des moines cultivaient la vigne, quelques pieds ont été replantés. Certes la production est peu élevée, mais elle a le mérite d’exister.

Je trouve ça très folklorique, moi qui suis née au milieu des vignes.
Mes parents habitent une maison dans un lieu-dit, autant dire un lieu que personne ne connaît (pas même le GPS). Tout autour, dans la plaine de la Vistrenque, se dressent des vignes, quelques champs de blé et des vergers. Certes, il y en a de moins en moins, car le village se rapproche petit à petit.

La période des vendanges coïncidait pendant mon enfance avec une période de plein emploi, et avec la rentrée scolaire. Les chômeurs, les mères au foyer employaient leurs bras dans les vignes, pour gagner quatre sous.
Pendant toute cette période, des panneaux signalétiques rappelaient que le passage des tracteurs était fréquent, et conseillaient la prudence. Il est vrai que se retrouver coincé derrière un tracteur, qui roule à 30 km/h maximum peut être rageant, un jour où l’on est en retard...

Je viens donc d’un village en plein cœur des Costières de Nîmes. Ces vins-là ne sont pas forcément très connus, ni très réputés, certes, mais les viticulteurs ont fait de gros efforts depuis quelques années pour produire un vin de qualité, bien moins cher que certains Côtes du Rhône, dont l’appellation est toute proche.

A l’époque, c’était loin d’être le cas. Les raisins récoltés aboutissaient tous à la cave coopérative, et le vin local s’exportait très peu en dehors du village. Chaque famille possédant des terres avait le droit de prendre du vin pour sa consommation personnelle. Mes grands-parents maternels habitaient le village d’à côté, mais le principe était le même. Je me rappelle être allée avec eux à la cave coopérative, remplir des jerricans de vin, puis les voir transvaser le vin dans des bouteilles hermétiques, du types bouteilles de limonade à l’ancienne.

Ce vin était servi lors des repas hebdomadaires du dimanche midi, et se buvait essentiellement coupé avec de l’eau. Les puristes crieront au sacrilège, mais c’est comme cela que ça se passait, il n’y a pas si longtemps. Et le vin qui restait au fond des bouteilles servaient à alimenter le vinaigrier familial...
Toute une époque.

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